- You, what's your name ?
- Christophe.
- What field are you working in ?
- Quoi ?
- In english please, what do you intend on becoming ?
- I want to be a cowboy.
Personne ne rit. Le prof hésite à s'acharner puis il braque ailleurs son faisceau. Quand la sonnerie retentit, alors que je passe à côté de son bureau, il me lance : "Eh bien, on n'est pas très loquace, monsieur de Renan, va falloir s'y mettre, pourquoi vous n'êtes pas resté là-bas d'ailleurs, ils n'ont plus voulu de vous ? Vous n'étiez pas à la hauteur, cowboy ?"
Je ne ralentis pas, je continue, franchir la porte, je l'entends brailler, "Honoré, je vous parle !", puis j'entends des voix timides qui murmurent : "Monsieur, il est là parce que son père est mort", je continue, les voix disparaissent, flots d'élèves, les autres classes, au fond du couloir les portes battantes, j'ai vraiment envie de boire.
Je me suis habituée à trouver des bouts des films d'Honoré dans mes lectures, comme le début de Dans Paris avec Louis Garrel s'adressant à la caméra, je l'ai lu chez Salinger et ça fait 20 minutes que j'essaye de retrouver ce passage, ça me contrarie. Bref, aujourd'hui je lis du Honoré et forcément je revois cette scène de La Belle Personne.
J'ai pas encore fini mais je crois qu'il écrit presque aussi bien qu'il filme.
